Bilan (photographique)

Vue aérienne du Marais d'Olonne. Au premier plan, on observe les figures géométriques du marais, au second plan, la forêt d'Olonne et l'océan.

En cette fin d’année 2022, j’ai fait un petit bilan personnel au regarde de ma pratique photographique récente et la conclusion est plus édifiante que je ne l’avais imaginée : je n’ai rien produit d’intéressant, ou en tout cas, qui me convienne, ces derniers mois, voire ces deux ou trois dernières années.

Certes, j’aime beaucoup quelques unes unes de mes photographies, mais rien qui puisse constituer, si ce n’est une série, à tout le moins un ensemble « cohérent ». Ce sont des photos isolées, prises avec outils et techniques variés, et même les sujets trop éloignés les uns des autres pour donner même l’impression que c’est une même personne qui a pu les capturer.

Si mes soucis de santé ont assurément marqué le pas depuis 2020, je constate que j’ai un manque de motivation très marqué, qui m’arrête bien avant que j’entame à peu près n’importe quoi. Et cela ne concerne pas que la photo. Par exemple, si j’ai pu voyager un peu au cours des derniers mois, cette année, comme la précédente, a surtout été marquée par une impréparation totale, un désinvestissement complet dans l’organisation préalable. Cela ne me ressemble assurément pas, car j’ai l’habitude, qui tournait un peu trop à l’obsession parfois, et laissant peu la place au hasard, de passer des heures à étudier mes destinations dans le détail, à lire guides et sites internet, à repérer les lieux sur les sites de photos, à préparer même parfois mes randonnées à coup de fichier gpx, en gros à éplucher en long, en large et en travers tout ce qui se rapporte aux destinations convoitées.

Au contraire, cette année passée, par deux fois, je me suis rendu à l’étranger, avec le guide en poche, les logements réservés, un mini circuit en tête et… rien de plus. Pas d’activité prévue, pas de repérage des lieux, rien. Si je vois le côté reposant, car finalement, je ne me suis pas mis de pression, j’en ressens quand même une frustration intense de n’avoir pas pu ni su profiter de tous les instants.

Et tout est à l’avenant.

Du coup, j’ai fait très peu de photos en 2022, déjà peu en numérique, où je me rends même compte que le volume rapporté dans mes sorties est en forte baisse, mais encore plus en argentique, où je n’ai quasiment pas réussi à shooter quoi que ce soit. Moins de développements, moins de tirages, moins d’expérimentations. Comme si tout cela ne m’intéressait plus.

Est-ce le contre-coup de la période délicate que nous venons de traverser ? Est-ce que les confinements successifs et les difficultés de bouger ont eu raison de ma motivation ? Sont-ce tout simplement mes ennuis récurrents de santé qui ont émoussé mon envie ? Ou simplement un cocktail de tous ces moments collectifs et personnels difficiles qui ont eu raison de moi ? Impossible de le savoir bien évidemment, mais le constat est compliqué, car j’ai le net sentiment que pour moi, la photographie, c’est terminé.

D’ailleurs, si j’avais des envies de rationalisation de mon parc photographique, car j’ai un nombre trop important de boitiers et objectifs dont je n’ai plus l’usage ou qu’un usage particulièrement modéré, j’ai aujourd’hui envie (enfin, dans une certain mesure, car cela ressemble plus à un abandon qu’une envie) de me séparer de tout ce matériel sauf mon numérique et un argentique afin de garder de quoi m’y remettre si l’envie me revenait. Je me suis d’ailleurs déjà débarrassé de deux boitiers (un Exa 1b et mon sténopé Harman Titan 4×5, que j’affectionnais pourtant beaucoup), et pris en photo le reste de mon matériel dans l’optique de revendre tout ça.

Pourtant, dans le même temps, j’ai acquis un nouvel objectif pour mon boitier Sony (un Tamron 50-400) et un nouveau boitier argentique, un Rolleiflex Automat, de toute beauté, mais que… je n’ai pas encore utilisé, et qui trône… dans la bibliothèque de mon salon. Tristesse.

Je pense que les prochaines semaines, les prochains mois, vont être décisifs, et si la motivation ne revient pas du tout, j’en viendrai à revendre l’ensemble de mon matériel, laboratoire compris (car je n’ai pas fait de tirage en 2 ans, et je ne développe quasiment plus moi même), stock de films compris (environ 200 films, une bonne dizaine de boites de plan-films), et je ne garderai que l’essentiel qui me permetra de conserver quelques souvenirs des voyages si je continue à en faire.

Je me donne comme échéance le mois d’avril, trois mois me paraissent largement suffisants pour opérer un nouveau bilan.

Pour illustrer cet article, une photographie prise avec mon drone (que l’envie de vendre ne manque pas) au dessus du marais d’Olonne, en Vendée. J’aime beaucoup les structures de ces (anciens) marais salants, et j’ai eu la chance en ce début d’année d’avoir une très belle matinée pas trop venteuse, qui m’a permis de profiter de cet appareil. L’espace d’une grosse heure, j’ai eu cette envie forte de ramener de belles choses, de belles compositions, de belles photographies. Mais l’envie a été courte, la semaine difficile, et ma remise en question n’a toujours pas bouger d’un iota.

À suivre.

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